"Le droit à un environnement sain : du principe de précaution à l'état de nécessité ?"

Les militants écologistes se prévalent de droits reconnus par les instruments internationaux, les normes européennes, et les dispositions constitutionnelles. En particulier, les faucheurs volontaires se rapportent au droit à un environnement sain, pour s'opposer aux cultures en plein champ d'organismes génétiquement modifiés OGM. Selon eux, un débat démocratique sur la question est indispensable, que les enceintes représentatives ne conduisent. Qu'à cela ne tienne ! Ils vont ouvrir le débat dans une arène qu'ils vont inventer. Les instances juridictionnelles relayées par les outils médiatiques leur offrent un " espace public d'apparition " pour reprendre l'expression d'Hannah Arendt. Les poursuites pénales à leur encontre pour les infractions qu'ils commettent leur fournissent une opportunité d'exposer les termes du débat aux citoyens. En effet, les militants anti-OGM commettent des fauchages de plants d'OGM cultivés en plein champ, autrement dit ce que le code pénal qualifie de dégradations du bien d'autrui commises en réunion (articles 322-3 1° et 322-1 al 1) dont la répression est prévue (articles 322-3 et 322-15 1°, 2°, 3°, 5°). Poursuivis qu'ils sont alors devant les tribunaux, ils invitent les médias pour rendre visibles leurs actions de fauchage dans les champs, et audibles leurs discours de précaution devant les juges. L'utilisation de l'état de nécessité est déterminante dans ce dispositif